#82 info steel Bureau de dépôt Bruxelles X - P910504 - Trimestriel - numéro 82 - 7-8-9 / 2025
Geert Bettens Advanced Building Solutions and Sustainability Lead Belgium & The Netherlands M +32 477 026 051 geert.bettens@arcelormittal.com steligence.arcelormittal.com Optimaliseer de materiaalefficiëntie en verminder de impact op het milieu van jouw project met Steligence®. Ons team van specialisten begeleidt je naar een ontwerp volgens de principes van circulariteit en duurzaamheid. Optimisez l’efficacité des matériaux et réduisez l’impact environnemental de vos projets avec Steligence®. Notre équipe de spécialistes vous guide vers une conception en accord avec les principes de circularité et de durabilité.
1 InfoSteel #82 — 2025/7-8-9 Revue trimestrielle d’architecture et de génie civil publiée par Infosteel (centre d’information d’acier pour la Belgique et le G.-D. de Luxembourg). Editeur Responsable : Koen Michielsen, General Manager Infosteel asbl Z.1 Researchpark 110, BE-1731 Zellik t: +32-2-509 15 01 info@infosteel.be - www.infosteel.be BTW-TVA: BE 0406 763 362 Comité de rédaction : magazine@infosteel.be Geert Bettens, Daphne Deckers, Bruno Dursin, Robrecht Keersmaekers, Hugo Koch, Jo Van den Borre en Jan van Hapert Traduction & correction : Infosteel & Rudi Vanmechelen Publicité : info@infosteel.be - t: +32-2-509 15 05 Diffusion: Gratuit pour les membres d’Infosteel asbl Tirage : 2.400 exemplaires Vente au numéro : € 15 / numéro (TVAc) Affiliation : info@infosteel.be Les articles publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Les documents reçus impliquent l’accord de l’auteur pour libre publication. Tous droits de reproduction, traduction et adaptation réservés. ISSN 2032-281X Copyright 2025 by Infosteel numéro 82 – 7-8-9/2025 revue d’architecture, de technique et d’innovation dans la construction métallique editorial Chers lecteurs, L'été étant désormais derrière nous, tout le monde se prépare pour la dernière ligne droite avant la fin de l'année. Chez Infosteel aussi, l'agenda de cette dernière partie de l'année est bien chargé : une belle offre de formations, la préparation du planning annuel et du budget pour 2026, le traitement des dossiers du concours 'ponts' et l'organisation du jury, les visites de projets et les conseils consultatifs. Concernant les termes abordés, nous poursuivons cet automne à travailler sur les domaines de la circularité/durabilité et de la conception plus intelligente (orientée vers la mise en œuvre). Si vous avez des idées pour nos activités ou sur les thèmes abordés, n'hésitez pas à m'en faire part. Il en va de même pour le nouveau concept du magazine, dont vous avez maintenant le deuxième numéro entre les mains : vos commentaires, tant positifs que négatifs, sont les bienvenus. Bonne lecture ! Koen Michielsen, directeur d’Infosteel Le secteur européen de la construction métallique se trouve à un tournant. Comment rester compétitif sur un marché mondialisé sans renoncer à la durabilité, à l’innovation et l'autonomie stratégique ? Infosteel est fier de présenter une série d’articles rédigés par Daphne Deckers, COO de Victor Buyck Steel Construction, et Joost Merema, associé chez PRO6 managers. Forts de leur perspectives uniques – Daphne en tant que dirigeante d’une entreprise de construction métallique de premier plan et Joost en tant que consultant expérimenté dans les projets de construction internationaux – ils proposent des analyses pertinentes sur des sujets tels que la construction circulaire, les marchés publics verts, les tensions géopolitiques et les innovations. Cette série apporte des informations précieuses à tous ceux qui sont concernés par la construction métallique en Belgique, au Luxembourg et ailleurs. Nous vous invitons à les lire, à réfléchir avec nous et à faire entendre votre voix. Ensemble, construisons un avenir solide et durable pour le secteur ! Vos réactions à magazine@infosteel.be couverture du magazine Passerelle à Albi (FR) Croquis : Laurent Ney – Ney & Partners Article en page 6 info steel
contenu Éditorial 1 À la recherche de mains intelligentes : 3 Passerelle ‘Gros-Tilleul’ : point de repère du nouveau boulevard urbain 4 The Periscope : un chef-d’œuvre souterrain 5 Un pont métallique en porte-à-faux : bien plus qu’un simple complément 6 Infosteel Academy : construire des compétences, construire l’avenir 7 HOSOMI : système de construction modulaire à haute performance énergétique 8 Une verrière bioclimatique composée de poutres cintrées 16 Une symbiose parfaite entre l’acier et le bois 18 Noeud rigide avec rupture thermique 20 Taches de stockage humide. C’est quoi la rouille blanche ? 24 Construire autrement : l’ossature acier au cœur de la transition du secteur 26 Quooker International : Une approche parallèle de l’ingénierie et de la production 28 La poutre Vierendeel : 'L’idée du sans-diagonales' 30 Membres 32 P.5 P.24 P.18 P.28
3 InfoSteel #82 — 2025/7-8-9 COLONNE Daphne Deckers, COO de Victor Buyck Steel Construction & Joost Merema, associé chez PRO6 managers borateurs expérimentés. Il ne s’agit pas d’un effet temporaire de la conjoncture économique, mais d’un défi fondamental et structurel pour notre secteur. Bien sûr, les initiatives telles que les campagnes de promotion et la formation par alternance restent absolument nécessaires, mais il faut reconnaître qu’elles contribuent principalement à ne pas aggraver le problème, sans le résoudre. Les conditions de travail spécifiques à la construction métallique – travail physiquement exigeant, souvent à l’extérieur, horaires irréguliers – rendent particulièrement difficile le recrutement et la fidélisation des collaborateurs. Les jeunes privilégient souvent un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée et sont moins enclins à travailler à temps plein dans l’industrie, ce qui aggrave encore la pénurie. Cette situation peut être en partie compensée par un allongement de la durée du travail, mais il ne s’agit là que d’une mesure temporaire, et non d’une solution structurelle. Dans la plupart des cas, il n’est pas possible de travailler plus longtemps lorsque le travail est physiquement exigeant. Notre défi est-il vraiment unique ? Nous en doutons. La crise de l’acier des années 70-80 a ainsi entraîné des fermetures et des restructurations massives. Tout comme aujourd’hui, nous avons également connu un exode important de personnel expérimenté, souvent sans transfert suffisant du savoir-faire. Le secteur a ensuite dû se réinventer, en mettant davantage l’accent sur la spécialisation, l’innovation et la coopération internationale. Les régions qui ont innové le plus rapidement et investi dans la formation et la technologie sont finalement celles qui sont sorties le mieux de cette crise. Une transition cruciale Au vu du passé, nous constatons que le secteur de la construction métallique se trouve aujourd’hui à un tournant crucial. Pour relever les défis du vieillissement de la population et de la pénurie de main-d’œuvre, il faut se concentrer sur l’attraction de jeunes talents, en s’appuyant sur l’innovation technologique et l’intelligence artificielle, qui rendent les processus plus efficaces et le travail dans le secteur réellement plus attrayant. Parallèlement, l’image du secteur mérite d’être sérieusement revalorisée. La construction métallique est bien plus qu’un travail ardu : c’est un moteur de l’infrastructure durable, des énergies renouvelables (telles que les éoliennes) et de l’économie circulaire. Les projets sont souvent remarquables sur le plan architectural et techniquement sophistiqués. Cela attire notamment les jeunes talents. Ces atouts méritent d’être davantage mis en avant. Adopter le ‘triple A’ En résumé, il est temps de mettre activement en avant ces atouts afin que le secteur de la construction métallique soit largement considéré comme un environnement de travail pertinent, tourné vers l’avenir et innovant. Selon nous, la construction métallique devrait donc adopter le ‘triple A’ : Artificialité (IA) - Activité - Artisanat. La question qui doit se poser en permanence est la suivante : que pouvons-nous faire aujourd’hui pour que notre secteur reste intéressant pour la génération de demain ? IA, artisanat et main‑d’œuvre dans la construction métallique Recruter et garder les collaborateurs : pour vous, qui êtes responsable dans la construction métallique, cela représente un véritable défi actuellement. Le secteur de la construction métallique est confronté à un exode rapide des professionnels expérimentés à la retraite, alors qu’il y a de moins en moins de professionnels pour les remplacer. Il y a donc à la fois une décroissance et un vieillissement. Pour mettre les choses en perspective, au cours des prochaines décennies, pour chaque centaine de personnes sur le marché du travail, près de douze personnes seniors qui ne travaillent plus viendront s’ajouter1. En même temps, malgré tous les efforts du secteur, l’afflux de jeunes travailleurs techniquement qualifiés reste insuffisant. En chiffres La pénurie sur le marché du travail se traduit également en chiffres : en Flandre, près de 5% de tous les emplois dans l’industrie ne sont actuellement pas occupés2. Plus de 70% des entreprises du secteur de la construction et de l’industrie de production déclarent avoir des difficultés à trouver du personnel technique qualifié3. Vous le constatez sans doute vous-même : il faut plus de temps pour trouver de bons collaborateurs, les employés expérimentés partent et la charge de travail des équipes augmente. Simultanément, nous utilisons encore insuffisamment le potentiel de groupes tels que les travailleurs ayant un passé migratoire ou les demandeurs d’emploi âgés. Depuis des années, nous nous efforçons à augmenter l’afflux de nouveaux talents en enthousiasmant davantage les jeunes pour la technique, mais la réalité reste tenace. Le nombre total de jeunes diminue structurellement, de sorte que même un regain d’intérêt pour les formations techniques ne suffit pas à compenser la perte d’expérience. Les rapports scientifiques et les analyses sectorielles montrent clairement que l’afflux actuel de jeunes diplômés est loin d’être suffisant pour compenser le départ des collaÀ la recherche de mains intelligentes : 1 Conseil supérieur pour l’emploi — https://cse.belgique.be/sites/default/files/content/ download/files/202307_cse_etats_des_lieux_du_ marche_du_travail.pdf 2 Ces chiffres sont basés sur des données récentes consultées auprès de Statbel — https://statbel.fgov. be/fr/themes/census/population/age et en Flandre : Vlaanderen.be — https://www. vlaanderen.be/statistiek-vlaanderen/bevolking/ bevolking-naar-leeftijd-en-geslacht 3 https://www.linkedin.com/pulse/evolutie-vantechnische-vacatures-belgië-trends-en-vangysegem-fwyge/
4 3 2 ACTUEL Maître d’ouvrage : Bruxelles Mobilité Auteur du projet : Greisch Entrepreneur général : Viabuild Constructeur métallique : CSM Steelstructures Partenaires de construction, membre d’Infosteel : Viabuild, Greisch, CADQON, CSM Steelstructures Photos : Viabuild Dessins : Greisch La nouvelle passerelle du rond-point du Gros-Tilleul prend forme dans le cadre du réaménagement de l’A12. Elle a été installée mi-août 2025. Il a fallu trois grues mobiles, dont deux avec une capacité de levage de 700 tonnes, les plus grandes grues mobiles disponibles en Belgique. Boulevard urbain Le pont fait partie du projet Parkway 21. Celui-ci prévoit la transformation d’une artère très fréquentée en boulevard urbain grâce au réaménagement du tronçon de 3 km entre le rond-point GrosTilleul à la fin de l’A12 et le pont Van Praet au niveau du canal. La structure de 45 m de longueur pour 8,5 m de largeur, réalisée en acier auto-patinable (corten) doit permettre aux piétons et cyclistes de franchir de manière confortable la voirie tout en restant à l’écart de la circulation. Ainsi, grâce à la très grande finesse de son tablier, la hauteur libre pour le passage des véhicules sous l’ouvrage est respectée sans obliger piétons et cyclistes à franchir des rampes de pente supérieure à 5%. Arc asymétrique Le tablier d’une épaisseur maximale de 45 cm est constitué d’une tôle de platelage raidie par des raidisseurs transversaux appuyés sur deux caissons en rive. Ce tablier est suspendu à un arc unique biais par rapport à l’axe de franchissement. Ce biais trouve son origine dans la volonté architecturale de placer le plan formé par l’arc selon une direction perpendiculaire à l’axe de la voirie. En entrée de Bruxelles, la vision depuis cette voirie sur le système croisé des suspentes s’en trouve améliorée. L’arc est formé d’une section hexagonale composée de tôles de 20 mm d’épaisseur. Afin de minimiser les efforts de flexion horizontale engendré par les suspentes et donc afin de minimiser les épaisseurs de tôle, l’arc possède une double courbure horizontale. La mise en service du pont est prévue pour la fin de cette année. Passerelle ‘gros-tilleul’ : point de repère du nouveau boulevard urbain 1 L’arc, à double courbure horizontale, est formé d’une section hexagonale composée de tôles de 20 mm d’épaisseur.
5 InfoSteel #82 — 2025/7-8-9 3 2 1 The Periscope : Un chef-d’œuvre souterrain signé Claerhout—Van Biervliet Techniquement, le projet est avant- gardiste. En collaboration avec ArcelorMittal Steligence®, une structure métallique sophistiquée a été développée, composée de profilés laminés à chaud à faible empreinte carbone. Les éléments porteurs ont été optimisés pour garantir la stabilité et la compatibilité avec les miroirs en mouvement. Un défi particulier a consisté à assurer la rigidité et le transfert correct des charges via des supports mobiles, en tenant compte du toit végétalisé et de la construction des miroirs. Les systèmes télescopiques sont commandés de manière synchrone et conçus pour un frottement minimal, afin que l’énergie gravitationnelle de descente soit efficacement convertie en électricité réutilisable — une étape cruciale vers l’efficacité énergétique et la durabilité. Une équipe internationale travaille à la réalisation du projet, précédée d’une maquette à l’échelle (1/50) qui est exposée jusqu’au 23 novembre à l’exposition ‘Space, Time & Existence’ au Palazzo Mora, à Venise. Cette maquette montre comment l’architecture, l’ingénierie et l’écologie se rejoignent dans un concept visionnaire. Dans les champs flamands se dresse The Periscope, un projet résidentiel souterrain innovant des architectes Claerhout—Van Biervliet. Pas de façades classiques, mais une maison qui se cache dans le paysage tout en baignant dans la lumière du jour grâce à des miroirs servo-commandés qui fonctionnent comme un périscope. Ils se lèvent pendant la journée et disparaissent dans le sol pendant la nuit, intégrés comme des jardinières, rendant ainsi le toit littéralement vert. Le projet a remporté des prix internationaux, dont l’Architizer A+ Award, les BLT Awards, l’Architecture MasterPrize, les GADA Awards et le Golden IDPA Award à Tokyo. Ces reconnaissances soulignent la pertinence mondiale de la conception et confirment le pouvoir innovateur de l’architecture belge. Selon Xaveer Claerhout, The Periscope est une quête d’une nouvelle forme d’habitat où technologie et nature se renforcent mutuellement. La maison agit comme une plateforme où l’intérieur et l’extérieur, le visible et l’invisible, se modifient en permanence. C’est à la fois une déclaration durable, une expérience spatiale et une œuvre d’art qui vit au rythme de la journée. Plus d’infos : www.periscope-architecture.com Renderings: Studio Adriaan Claerhout Concept : Metamorphic Art Studio Architecte : Claerhout-Van Biervliet Partenaire de construction membre d'Infosteel : ArcelorMittal
ACTUEL Un pont métallique en porte-à-faux : bien plus qu’un simple complément la ligne de passage du pont, en accord avec le rythme des arcs du viaduc. Ce mouvement sinusoïdal du tablier valorise la perception pour les piétons et cyclistes qui ressentent physiquement la géométrie historique du pont. Il anime aussi la ligne droite de 180 m, par ailleurs assez simple. Structurellement, la passerelle est une poutre continue à sept travées. Toutefois, pour minimiser les efforts internes dans la nouvelle structure et préserver le contrefort maçonné du viaduc, un double appui a été introduit sur chacun des six piliers. Cela réduit la portée principale de la passerelle de 29 m à 24,5 m. Pour des raisons évidentes de poids, de performance structurelle et de méthodologie de construction, la passerelle est entièrement conçue en acier. Étant supportée en porte-à-faux par le viaduc ferroviaire, la section transversale est un poutre-caisson fermé, assurant une résistance torsionnelle et une rigidité suffisante. Ney & Partners a gagné un concours de design avec MSA en 2013. Après un parcours éprouvant, le projet a été inauguré fin mai 2025. Albi (près de Toulouse, FR), une ville au riche passé tumultueux, a obtenu en juillet 2010 le statut de patrimoine mondial de l’UNESCO pour son centre historique. C’est dans ce contexte qu’est née l’idée de créer une passerelle cyclo-piétonne qui agirait en porte-à-faux d’un viaduc ferroviaire du XIXe siècle. Interaction subtile avec la structure existante Ce viaduc, toujours en service aujourd’hui, est une structure entièrement maçonnée d’une remarquable cohérence. La passerelle, réalisée entièrement en acier, y est fixé et dialogue subtilement avec la structure existante. Plus qu’un simple complément, l’ensemble du projet aboutit à une nouvelle composition possédant ses propres qualités architecturales et paysagères. La passerelle a été conçue comme une continuité du réseau des petits espaces publics du centre-ville. Sa position en aval génère des vues uniques vers le périmètre patrimonial, les arches du viaduc encadrant les perspectives. Il était donc évident d’y intégrer des belvédères. La géométrie du pont est étroitement liée à celle du viaduc ferroviaire. Leurs lignes de foulée sont parallèles. De plus, un motif ondulant a été introduit dans Texte et dessins : Ney & Partners Photos : Vincent Boutin Maître d’ouvrage : Communauté d'Agglomération de l’Albigeois Conception de la passerelle : Ney & Partners Conception urbanistique : MS-A Partenaire de construction membre d’Infosteel : Ney & Partners 3 4 2 1
7 InfoSteel #82 — 2025/7-8-9 Infosteel Academy : construire des compétences, construire l’avenir Les architectes et concepteurs trouvent quant à eux des formations et journées d’étude sur les possibilités esthétiques et durables de l’acier. L’Infosteel Academy regarde résolument vers l’avenir. Le secteur sera bientôt confronté à de nouveaux Eurocodes, tandis que digitalisation et intelligence artificielle transformeront conception, calcul et contrôle de qualité. Les formations en préparation permettront aux professionnels d’anticiper ces évolutions. En intégrant ces outils, Infosteel veille à ce que le secteur reste non seulement à jour, mais devienne un pionnier dans une construction innovante et durable. En résumé, les formations d’Infosteel Academy constituent un maillon essentiel dans le fonctionnement de l’ensemble de la chaîne de construction métallique. Elles permettent de maintenir les connaissances à jour, renforcent la qualité et la sécurité des applications de l’acier, favorisent la durabilité, encouragent la collaboration et networking, et attirent de nouveaux talents. Pour plus d’informations et pour toute suggestion, contactez-nous à notre e-mail academy@infosteel.be ou consultez www.infosteel.be/fr/events/formations Infosteel est la plateforme de connaissances et de networking par excellence en Belgique et au Luxembourg pour tous les professionnels de l’acier dans la construction et l’industrie. Architectes, ingénieurs, entrepreneurs, constructeurs métalliques, fabricants et étudiants y trouvent non seulement des informations et de l’aide, mais aussi l’accès à des formations qui leur permettent de maintenir leur expertise à jour. Sous l’appellation commune ‘Infosteel Academy’, elles constituent l’une de nos activités principales et sont indispensables pour garantir la qualité, la sécurité et l’innovation dans notre secteur. Le cours ‘Connaître l’acier’ Le domaine de la construction métallique évolue rapidement, porté par de nouvelles technologies, des réglementations changeantes et l’importance croissante de la durabilité et de la circularité. Infosteel traduit ces évolutions dans une offre de formation variée, adaptée à différents publics. Un exemple est le cours ‘Connaître l’acier’, qui propose une introduction approfondie aux propriétés et aux applications de l’acier dans la construction. Ce programme s’adresse autant aux jeunes ingénieurs et architectes qu’aux professionnels expérimentés souhaitant actualiser leurs connaissances. Des thèmes spécialisés Des thèmes spécialisés sont également abordés. Les formations ‘Conception des structures métalliques résistantes au feu’ ou ‘La 2ème génération des Eurocodes 3’ aident les concepteurs à appliquer correctement les normes. Elles contribuent directement à améliorer la sécurité et la fiabilité des réalisations. Les constructeurs et entrepreneurs bénéficient également de modules consacrés aux normes d’exécution et aux systèmes de qualité. Grâce à cet accompagnement, Infosteel aide les entreprises à respecter les exigences légales et à renforcer leur compétitivité. 1 Cours ‘La 2ème génération des Eurocodes 3’ 2 Hands on workshop ‘Intelligence artificielle générative dans la construction métallique’ Rudi Vanmechelen, Training Coordinator 2 1
HOSOMI : système de construction modulaire à haute performance énergétique “Le bois est un matériau de construction traditionnellement utilisé dans ma région natale : l’Est de la Belgique, explique Daniel Dethier. Gamin, je jouais souvent dans la menuiserie paternelle. La première maison que j’ai réalisée était d’ailleurs une maison préfabriquée entièrement en bois (maison Bisschop, Küchelsheid, 1980). Après mes études, je me suis installé à Liège où j’ai été sensibilisé au travail de l’acier. Le savoirfaire local en la matière m’a impressionné et m’a conduit à utiliser l’acier notamment pour la maison Denis-Ortmans (Jehanster, 2000). Aujourd’hui, il m’apparaît que ces deux matériaux ne sont pas exclusifs, mais qu’ils possèdent des complémentarités évidentes et performantes notamment dans la lutte contre le réchauffement climatique. En témoignent les premiers prix obtenus en 2024 avec la rénovation de la tour Brunfaut (en association avec A229 et Ney) dans la catégorie logements multiples, à la fois au Concours Construction Acier Belux et au Belgian Timber Construction Award. Ces reconnaissances confortent le principe constructif HOSOMI (2020) qui associe les qualités de l’acier et du bois.”1 HOSOMI est un système modulaire de construction ‘haute performance énergétique’, destiné à l’édification et l’agrandissement de bâtiments tertiaires mais surtout de logements individuels et collectifs, jusqu’à neuf niveaux. Le système se compose d’une ossature en acier et de murs-planchers en bois avec isolant biosourcé. Le principe tient à la mise au point d’un module transportable (env. 3x3x6 m) fabriqué et équipé en atelier. Tous les composants (mur, plancher, couverture, escalier, porte, fenêtre, pare-soleil…) et équipements (chauffage, ventilation, capteur solaire, électricité, mobilier de cuisine et de salle de bain, sanitaires… ) viennent se greffer sur le module en atelier. Texte : Pierre Henrion Photos : Serge Brison, Jean-Paul Legros « Après mes études, je me suis installé à Liège où j’ai été sensibilisé au travail de l’acier. Le savoirfaire local en la matière m’a impressionné » — Daniel Dethier PODCAST www.infosteel.be/podcast 1
9 InfoSteel #82 — 2025/7-8-9 Dethier poursuit en signalant que l’appellation d’origine nippone2 qu’il a choisie pour désigner le système se réfère à la sérénité, qualité qui permet de découvrir la beauté du quotidien. “HOSOMI est un procédé ouvert, souligne l’architecte : la conception de chaque projet peut être précisément contextualisée de façon à rencontrer les différents cahiers des charges dans leurs particularités les plus singulières. Les possibilités d’assemblage des modules permettent une multitude de volumétries intéressantes. Les cloisonnements intérieurs se positionnent librement, en ce compris les éléments de plafond qui peuvent être supprimés pour former des mezzanines. Les espaces intérieurs peuvent donc être très variés pour s’adapter aux nécessités et aux concepts architecturaux. Parallèlement il faut également dans le même ordre de choses, souligner la possibilité de choisir le type de couverture et de parement. HOSOMI intègre des technologies et des composants à la pointe de l’innovation pour construire des maisons contemporaines tant du point de vue constructif que typologique. La reproduction des modules permet d’optimaliser le mode de fabrication, ce qui conduit à réduire les coûts de réalisation tout en augmentant la qualité. Les détails d’exécution sont continuellement perfectionnés grâce à l’expérience croissante et au suivi d’une équipe de spécialistes qu’il serait impossible de mobiliser d’un point de vue budgétaire dans le cadre d’un bâtiment unique. La préfabrication en atelier permet non seulement une exécution dans des conditions optimales, mais aussi de contenir et de réduire l’enveloppe budgétaire de la réalisation. Elle permet également de garantir les délais de fabrication puisque les trois quarts de la construction s’effectuent en atelier, indépendamment de la météo qui est la principale cause des retards de livraison en construction traditionnelle. Et, ce n’est pas qu’une question de moyens financiers : il s’agit aussi de surmonter les incompatibilités purement techniques du secteur du bâtiment. Dans le cas d’une maison de 150 m2, la surface utilisée par un mur extérieur traditionnel en blocs/ briques représente environ 22 m2 soit près de 15% de la surface bâtie. Pour respecter les normes actuelles, il faut y adjoindre 25 cm d’isolant. La surface occupée par les murs isolés représente alors environ 40 m2. La maison se trouve ainsi amputée de près de 30% de la surface bâtie, soit la surface d’une chambre de 10 m par 4. Cet exemple montre qu’il sera à court terme impos1 Maison Bisschop (photo Jean-Paul Legros) 2 Maison Denis-Ortmans (photo Serge Brison) 3 Tour Brunfaut à Molenbeek (photo Infosteel) 2 3
sible de construire de manière économique et traditionnelle. Enfin, avec HOSOMI, le rapport avec le client est très qualitatif. Le dialogue est concret et se base sur des visites de réalisations. Le client peut aussi suivre la fabrication ‘pièce par pièce’ en atelier. Et, surtout, la maîtrise des coûts et des délais, qui ne sont pas soumis aux aléas d’un chantier, favorisent des relations sereines.”3 HOSOMI est aussi le fruit d’un intérêt pour le développement durable. Bien sûr, le procédé intègre les technologies les plus performantes en la matière. Mais, d’autres aspects sont pris en compte. La préfabrication implique ainsi un impact réduit sur site, impact d’autant mieux maîtrisé que le système prévoit des fondations légères et que le montage peut s’effectuer dans des délais très courts : pas d’intervention lourde sur les sols, pas de perturbation du réseau hydrologique, pas de terre compactée par le va-et-vient des engins, forte réduction des déchets qui sont directement recyclés en atelier, très faible nuisance sur le voisinage… Relevons encore que le cycle de vie du modèle intègre les possibilités de modification par ajout ou déplacement de modules et de recyclage puisque les éléments HOSOMI sont prévus pour pouvoir être réinsérés dans des filières communes. Réalisations Le premier projet mis en œuvre avec HOSOMI est la maison LemmerlingLorent édifiée à Warsage en 2007 où l’habitation privée est combinée à un cabinet médical. Ensuite en 2019, quatre maisons groupées deux par deux ont été construites rue des Petites Roches à Liège. Mais c’est sans aucun doute le projet d’Outrewarche (2021) qui, à ce jour, constitue la mise en œuvre la plus aboutie. “Mes recherches en matière de préfabrication ont bénéficié d’une aide de la Région Wallonne”, explique Daniel Dethier, “Le protocole prévoyait la construction d’un projet de démonstration pour tester le système et effectuer des mesures précises sur l’isolation, l’acoustique ou encore la performance énergétique. J’ai mis à disposition un terrain à Outrewarche, près de Waimes. J’y ai étudié un édifice avec un programme mixte logement-bureau. Quatre modules abritent l’habitation. Trois autres sont dévolus aux bureaux. Les quatre derniers sont des locaux de services pour les garages, un atelier et une laverie. Cette expérience nous a permis de tirer des leçons pour rendre le modèle plus performant et plus économique.”4 4
11 InfoSteel #82 — 2025/7-8-9 Cet ensemble témoigne notamment de la capacité d’HOSOMI à être adapté à des topographies compliquées, ici un terrain dont la forte déclivité a été intégrée par l’emploi de pilotis, lesquels démontrent que le système peut s’avérer pertinent pour des constructions en zone inondable. “Avec Outrewarche, j’ai aussi pu montrer qu’il est possible de travailler en circuits courts tant pour les matériaux que pour les intervenants, souligne Dethier. Les pierres des murs de soutènement sont des moellons d’arkose en provenance des carrières de Waimes. Pour les parements, j’ai opté pour du pin Douglas en provenance des forêts d’Arlon, Douglas qui a été brûlé par un artisan local pour assurer sa pérennité face aux intempéries. Le plan de travail de la cuisine est réalisé en schiste de la Warche poli.”5 HOSOMI s’inscrit dans le principe DNSH (do no significant harm – ne pas causer de préjudice important) qui lui a valu d’obtenir un contrat-cadre avec la Wallonie pour la construction de logements sociaux subsidiés par l’UE. Dix logements HOSOMI sont actuellement en cours de construction pour la société de logements de Courcelles ‘A chacun son logis’. Par ailleurs, deux gîtes ruraux sont en réalisation pour un maître d’ouvrage privé. HOSOMI est l’aboutissement des réflexions, des recherches et du travail entamé dès le début de la carrière de Daniel Dethier. [1] Entretien avec Daniel Dethier, Liège, le 15 septembre 2024. [2] Selon le poète Matsuo Bashô (1644 – 1694), le Hosomi est, avec le Sabi (la simplicité et la conscience du temps qui passe et qui altère les choses et les êtres), le Shôri (la capacité à suggérer l’amour des choses humbles) et le Karumi (l’humour qui allège la gravité des choses) une vertu favorisée par la pratique du Haïku. [3] Entretien avec Daniel Dethier, Liège, le 15 septembre 2024. [4] Entretien avec Daniel Dethier, Liège, le 23 avril 2025. [5] Idem. Une exposition au Musée Wittert (ULiège, place du 20-Août) du 17/10/25 au 23/12/25 en retracera le cheminement. 4 5 6 7 8 HOSOMI, Outrewarche (photos Serge Brison) 8 6 7 5
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Cours Connaître l’acier Le cours ‘connaître l’acier’ s’adresse aux personnes qui souhaitent acquérir une connaissance générale de l’acier. La formation est particulièrement recommandée pour les personnes récemment engagées dans le secteur de l’acier, de la construction ou de l’industrie, mais elle est également utile pour les personnes qui y travaillent déjà et qui veulent rafraîchir leurs connaissances ou acquérir les connaissances les plus récentes. Cours – 4 après-midis & visite d’une aciérie Consultez les dates de cette formation et d’autres www.infosteel.be/formations
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Une verrière bioclimatique composée de poutres cintrées caoutchouc combiné à un collage et des blocs de fixation. Il en résulte une surface supérieure parfaitement lisse, qui évite toute accumulation d’eau. L’atrium avec vitrage isolant est en outre entièrement circulable par la présence d’une feuille supérieure en verre trempé de 10 mm, combinée à du verre de sécurité comme feuille inférieure. Quelques caractéristiques importantes : • Les poutres cintrées se trouvent à 1 m au-dessus de la hauteur du rebord du toit. • Cet espace est comblé par une façade à lamelles automatisées en verre, qui assure la ventilation naturelle. • Entre les poutres, un système de protection solaire à commande automatique est tendu. Le mécanisme d’entraînement est entièrement masqué derrière une fausse façade. • Un ordinateur climatique sophistiqué Un atrium rectangulaire de 48 m de long et 12 m de large relie les bureaux existants et les nouveaux locaux sur le site principal de Willy Naessens Industriebouw. Il ne s’agit pas d’une simple canopée d’atrium, mais d’une verrière bioclimatique qui régule le climat pour créer un jardin intérieur agréable. Les occupants peuvent se réunir, travailler et se détendre dans un environnement où l’homme et la nature cohabitent harmonieusement. Construction de la verrière La verrière est constituée de poutres cintrées d’une portée de 12 m. Celles-ci sont placées tous les 6 m et reliées entre elles par des pannes en acier. Une trame en aluminium est posée sur cette structure qui supporte le double vitrage. En raison de la faible inclinaison du toit, il n’a pas été nécessaire d’utiliser des listels de fixation, mais un système spécial en Texte: Deforche Construction Group Photos: Deforche Construction Group Dessins: Dennis Hut 1 Il ne s’agit pas d’une simple canopée d’atrium, mais d’une verrière bioclimatique qui régule le climat pour créer un jardin intérieur agréable. 1
17 InfoSteel #82 — 2025/7-8-9 PROJET commande l’ouverture des lamelles et des stores en fonction de la température, de l’intensité lumineuse, de la vitesse et de la direction du vent. Il en résulte une ventilation naturelle et un confort optimal. Nous avons réalisé la structure porteuse métallique courbée, protégée par une peinture ignifuge, ainsi que les lamelles verticales vitrées des deux côtés, le système d’évacuation des eaux via des gouttières et une ligne de vie à des fins d’entretien. Nous avons également installé le système de protection solaire, qui couvre 600 m2 et est alimenté par un seul moteur. Notre système de climatisation fonctionne de manière progressive et sur la base des données de la station météorologique. Une caractéristique particulière de ce projet est que le climat intérieur est garanti sans recourir à un système de refroidissement ou de chauffage forcé. Ceci est possible grâce à l’utilisation de la technologie des serres, un domaine dans lequel Deforche Construction Group possède plus de 90 ans d’expertise. Grâce à une utilisation intelligente des paramètres météorologiques externes, à une conception bien pensée, à des matériaux adaptés et à une climatisation intelligente, nous parvenons à créer un climat intérieur confortable pour les personnes et les plantations avec une consommation d’énergie minimale. 3 En raison de la faible inclinaison du toit, il n’a pas été nécessaire d’utiliser des listels de fixation, mais un système spécial en caoutchouc combiné à un collage et des blocs de fixation. 4 Les poutres cintrées se trouvent à 1 m au-dessus de la hauteur du rebord du toit. Cet espace est comblé par une façade à lamelles automatisées en verre, qui assure la ventilation naturelle Localité : Kouter 3, Wortegem-Petegem Maître d’ouvrage : Willy Naessens Industriebouw Architecte : AAVO Entreprise générale: Willy Naessens Industriebouw Bureau d’études (stabilité & acier) : Deforche Construct Constructeur métallique : Deforche Construct (charpente métallique, auvents, façades) Partenaire de construction membre d’Infosteel : Deforche Construction Group 5 2
Une symbiose parfaite entre l’acier et le bois la hauteur libre à l’intérieur était très importante. Cela a conduit à une forme atypique avec, d’un côté, un toit court et raide et, de l’autre, un toit plus long et moins incliné, afin d’obtenir une hauteur libre optimale. Un aspect uniforme grâce à la couleur terre cuite La structure en acier est entièrement peinte en couleur terre cuite, un choix réfléchi en vue de la renouvelabilité du matériau. Pour les fermes, le choix s’est porté sur des poutres lamellées, des pannes en bois et des menuiseries extérieures en bois. Le toit, les murs (en panneaux sandwich métalliques) et les portails ont également été peints dans la même couleur terre cuite, ce qui crée un aspect harmonieux. Les façades en béton seront finies par le maître d’ouvrage lui-même avec un enduit durable et naturel de sa propre fabrication. L’ensemble forme une symbiose parfaite entre l’acier et le bois. À l’extérieur, le long de deux façades, la terrasse arrondie et le perron attirent le regard. Les deux angles arrondis d’un rayon extérieur de non moins de 3 m, composés de profilés cintrés de type IPE 270, sont particulièrement remarquables. L’ensemble de la En 2010, ‘Aardig Gedacht’ a débuté en tant que spécialiste des enduits écologiques. Aujourd’hui, l’entreprise s’est développée pour devenir une société de finition qui ne se charge pas seulement des enduits, mais aussi des travaux de sol et de peinture. Elle produit également des baignoires et des lavabos en argile, entre autres. Toujours avec la même mission : réaliser des finitions dans le respect de l’homme et de l’environnement. L’accent est mis sur les matériaux naturels tels que le l’argile, la chaux et la terre, avec lesquels l’équipe réalise des résultats élégants et durables. Conformément avec ces activités, le choix s’est porté pour le nouveau hangar sur des matériaux et une palette de couleurs proches de la nature. Une forme de toit atypique inspirée par une ferme à proximité La ferme protégée ‘De Goudblomme’ se trouve également sur le même terrain. En concertation avec les autorités, le langage architectural du bâtiment devait donc s’harmoniser avec la ferme voisine, avec une hauteur de corniche limitée du côté de celle-ci. Puisque le bâtiment sera principalement utilisé pour le stockage, Texte : Beeuwsaert Construct Photos : Beeuwsaert Construct 1 Au faîtage, deux poutres de toit en bois (respectivement de 23,5 et 16,5 m de long) se rejoignent et reposent sur un poteau en acier. Elles sont encastrées dans un pot de charpente et fixées à l’aide de boulons. 4 3 2 1 C e d c B b a A 9 8 7 6 5 2 3
19 InfoSteel #82 — 2025/7-8-9 structure extérieure est suspendu à la structure arrière selon les règles de l’art, avec une rupture thermique. Un gardecorps constitué de montants verticaux en tôle plate qui suit naturellement toutes les courbes vient compléter l’ensemble. Le plus grand défi en termes de stabilité résidait dans la combinaison de colonnes en acier et de poutres en bois. Au lieu de compter sur l’effet de treillis pour garantir la stabilité horizontale, des contreventements ont été prévus dans toutes les directions. Du fait de la forme spécifique du bâtiment, cela a entraîné des efforts de traction et transversales considérables sur les fondations. Ces efforts sont répartis sur plusieurs points de fondation à l’aide de poutres de répartition. Attention particulière aux détails entre l’acier et le bois Les détails entre l’acier et le bois ont également nécessité une attention particulière. Au faîtage, deux poutres de toit en bois (respectivement de 23,5 et 16,5 m de long) se rejoignent et reposent sur un poteau en acier. Elles sont encastrées dans un pot de charpente et fixées à l’aide de boulons. La terrasse extérieure à l’étage constituait un défi supplémentaire. Les bords de cette terrasse sont courbés, ce qui a nécessité l’utilisation d’une poutre en acier courbée. La difficulté résidait dans le fait que la poutre devait être fabriquée sur mesure et que la courbure entraînait une torsion dans le profilé. Cette torsion a été maîtrisée en ajoutant des poutres supplémentaires pour renforcer la structure. La combinaison d’une structure métallique aussi pure que possible, des grandes portées rendues possibles par les poutres en bois lamellé et les pannes en bois, des couleurs et des matériaux naturels, ainsi que la finition des façades avec des enduits naturels et la terrasse et le perron métalliques qui attirent le regard avec leurs angles arrondis, font que ce bâtiment forme un ensemble harmonieux et rayonnant. PROJET Localité : Stationsweg 28, Bruges Maître d’ouvrage : Aardig Gedacht, Bruges | Studio LOHO, Bruges Architecte : Architectenbureau Felix en partners, Ostende Bureau d’études : Beeuwsaert Construct (stabilité) | Cobe (stabilité & acier) Entreprise générale: Beeuwsaert Construct Constructeur métallique : Beeuwsaert Steel Manufacturing Escaliers en acier : Metaalwerken Commeyne Auvents en acier : Beeuwsaert Steel Manufacturing Fournisseurs profilés : ArcelorMittal | Galler | Simesac (cintrage des poutres en acier) Bardages et revêtements toitutures : Joris Ide Partenaire de construction membre d’Infosteel : Beeuwsaert Construct, ArcelorMittal, Joris Ide 4 La terrasse extérieure à l’étage constituait un défi supplémentaire. Les bords de cette terrasse sont courbés, ce qui a nécessité l’utilisation d’une poutre en acier courbée. 4
Nœud rigide avec rupture thermique Lors de la reconstruction d’une auberge de jeunesse Buiting Staalbouw est impliqué dans ce projet ‘Frank is een Binck’ depuis 2020. Après une étude préliminaire, l’entreprise a soumis une offre pour la reconstruction en 2023, dont les travaux ont rapidement suivi. Le projet a été attribué au constructeur métallique en raison de son plan d’action clair. Buiting avait déjà acquis de l’expérience dans le domaine de l’acier recyclé lors du projet ‘Witte Paarden’ (magazine Bouwen met Staal n° 284). Il s’agissait d’un pont relativement petit enjambant la voie ferrée près de Steenwijk, dans lequel des poutres HEB 900 ont été utilisées, provenant d’une cloison temporaire de la coque du chantier naval pour la nouvelle écluse maritime d’IJmuiden. Conception Après une inspection visuelle et la détermination de la qualité de l’acier ancien, le société Buiting a adapté les nouveaux détails de manière à modifier le moins possible la structure métallique d’origine. Après avoir passé des années sur un chantier à Pijnacker, l’ancienne auberge de jeunesse Ockenburg, près de Loosduinen, a été reconstruite dans son style d’origine dans le quartier Binckhorst de La Haye. L’acier d’origine a pu être entièrement réutilisé. Et avec 75 tonnes d’acier supplémentaire, l’aile Van Klingeren, vieille de 50 ans, a été reconstruite. Les poutres du portique, placées transversalement, se composent de quatre colonnes et de poutres connectées de manière rigide. Des contreventements sont placés contre les deux façades pour assurer la stabilité dans le sens longitudinal. Le montage pour la reconstruction de l’aile Van Klingeren a pris environ trois semaines. Les anciens plans (dessinés à la main) ont été numérisés, tous les profilés ont été mesurés et marqués, ce qui a permis de réaliser les nouveaux plans, y compris les positions (repères) avec beaucoup d’éléments identiques. Texte : Theo van Oeffelt (intro) & rédaction ‘Bouwen met Staal’, avec les remerciements à Arjan Roelofsen, chef de projet et superviseur du montage chez Buiting Staalbouw à Boekland et Almelo. Photos : Dennis Guzzo, Peter de Ruig, Buiting 1
21 InfoSteel #82 — 2025/7-8-9 TECHNIQUE La structure a été récupérée et nettoyée sur le site de production de Buiting, les parties saillantes, les rebords excédentaires, etc, ont été retirés et le tout a été sablé. Les modifications structurelles nécessaires ont ensuite été apportées. Les trous et cloisons superflus ont été conservés, ce qui permet de préserver l’aspect industriel d’origine. Le calcul principal de la reconstruction a été effectué par le bureau d’études S3 à Zoetermeer. La structure mesure 59 m de long, 17,5 m de large et 11 m de haut. La structure en portique placée transversalement se compose de colonnes dites F (trois étages de haut) rigides, qui sont à leur tour reliées de manière rigide aux poutres de plancher. Dans le sens longitudinal, la stabilité est également assurée par des colonnes F (également rigides) contre les deux façades. Des entretoises transversales ont été placées à deux endroits dans le bâtiment (barres D48). Les planchers et le toit sont constitués d’éléments alvéolés avec dalle de compression qui assure la stabilité par l’action du diaphragme. La construction (130 tonnes) n’a pratiquement pas été renforcée, à l’exception de quelques raidisseurs obliques au niveau des raccords colonne-poutre. De l’acier neuf (39 tonnes) a toutefois été ajouté pour les galeries, l’entrée (en partie courbée et remplie de bois) et l’escalier intérieur. Dans l’ancienne configuration, il y avait un escalier à l’extérieur. La modification la plus importante dans la nouvelle configuration est le raccordement de la construction extérieure à la construction intérieure (rupture de pont thermique). Lieu: Hoek Melkwegstraat, Saturnusstraat, Binckhorst Den Haag (NL) Maître d’ouvrage : Stebru, Nieuwerkerk aan den IJssel Architecte : HVE-Architecten, Den Haag met Studio Leon Thier, Den Haag Bureau d’études stabilité: Constructie-adviesbureau S3, Zoetermeer Execution : Stebru, Nieuwerkerk aan den IJssel Constructeur métallique: Buiting Staalbouw, Broekland 1 Auberge de jeunesse Ockenburgh, Den Haag (NL) 2 Déroulement du montage de la jonction vers la façade 3 Nouvelle liaison de platine de tête avec Schöck 4 Lors du montage, légèrement hors d’aplomb pour un ajustement parfait 2 3 4
Connections rigides mais physiquement interrompus L’acier ancien a été inspecté sur le chantier de stockage à Pijnacker afin de détecter d’éventuels défauts ou dommages. La société Nebest de Vianen a constaté que l’acier était de type S235 et a notamment effectué un test de dureté. La conservation était tout simplement mauvaise. L’acier a donc été sablé et revêtu d’une nouvelle couche. À l’époque de la construction (1972), on savait peu de choses sur les ponts thermiques. Un nouveau détail a été conçu pour la jonction entre la construction intérieure et extérieure. Les colonnes en F ont été conservées dans leur intégralité (trois étages de haut) avec des ‘consoles’ soudées. Les poutres de plancher adjacentes ont été raccourcies. De nouvelles platines de têtes ont été fixées aux solives d’étage et aux colonnes en F, avec entre elles une rupture de pont thermique (Schöck), à l’emplacement des façades. Les trous de l’ancienne connexion, qui était à l’époque courante via des doublures d’âme et des plaques à bride, sont encore visibles. Dans les colonnes en F, des raidisseurs diagonales supplémentaires ont été soudés dans la connexion colonne-console pour renforcer la structure. Des goussets ont été soudés sur les poutres de plancher pour les dalles alvéolaires avec une couche de compression structurelle pour l’effet de diaphragme. Lors de la construction, de l’acier auxiliaire a été utilisé pour assurer la stabilité et comme entretoises. Chantier Le chantier était relativement petit : entre des bâtiments adjacents et à proximité d’un plan d’eau. Le noyau d’ascenseur préfabriqué et les ouvrages d’art en béton ont d’abord été mis en place. La structure métallique a été construite de l’arrière (près du bâtiment adjacent) vers l’avant. Les portiques ont été montés avec une légère inclinaison, ce qui a permis de hisser facilement les poutres entre eux. Les colonnes en F ont ensuite été mises en place et les assemblages boulonnés ont pu être réalisés. Une fois l’ensemble de la structure métallique terminée, les dalles alvéolaires de ± 4,5 m ont été hissées en diagonale et posées sur les poutres. Des armatures ont été posées dans les joints longitudinaux, puis coulées. Après le durcissement du béton, l’acier auxiliaire a été retiré. Le montage a pris environ trois semaines, y compris la cage d’escalier. Les grilles pressées des galeries et du bord du toit, qui servent également de protection solaire, reposent (à l’aide de pinces) sur de nouveaux profilés UNP. Trois mâts en aluminium remplacent symboliquement les anciens tuyaux (d’évacuation) datant de 1972. Nouvelle conservation • Colonnes F, galvanisation à chaud + 2 couches de revêtement en RAL 9004. • À l’extérieur, galvanisation à chaud + 2 couches de revêtement en poudre RAL 9004 de ± 60 µm en RAL 9004. • À l’intérieur, sablage SA2,5 + 1 couche d’apprêt Monopox FX de 70 µm en RAL 9004. 5 Les caillebotis pressés de la galerie servent également de protection solaire pour l’étage inférieur. 1 3 5 6 7 2 4 1 HEB 260 2 PL3*270 3 PL80*270 4 PL80*270, 2x KST22 + 2x KSTQ22 5 PL5*200 6 PL3*200 7 PL2*200 6 5 1800 1 1 5 6 2 2 3 3 3 3 3 detail koudebrugonderbreking 3 3 4 1 UNP 120 2 UNP 220 3 HEB 260 4 HEB 240 5 UNP 200 6 M25 +0 +0 2655 2655 5105 320 320 320 3600 3600 900 900 4500 1800 +11375 7
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